Une fois installé, il faut donc chercher du boulot… Bon,
déjà en France, je n’étais pas la meilleure dans ce domaine, mais ici, les
désavantages s’accumulent…
D’abord, il faut savoir que le Working Holiday Visa permet
de travailler 6 mois maximum pour la même entreprise. Du coup, sauf coup de bol extrême, il faut oublier tout espoir d’obtenir un travail qualifié. Ça arrive,
mais c’est quand même très rare. Parmi ceux qui souhaitent prolonger
l’aventure, les plus chanceux peuvent espérer un « sponsorship »,
autrement dit une entreprise qui paye un vrai visa de travail pour toi et qui
te permet de rester plus longtemps sur le sol australien. Mais en gros il faut
être sur des créneaux très spécifiques sur lesquels la main d’œuvre australienne
manque.
De mon côté j’ai tenté les agences d’interim dans le but
d’obtenir des contrats courts en informatique décisionnelle et sur des missions
moins qualifiées : saisie de donnée, secrétariat… Ça n’a pas marché du
tout…
Deuxième chose à savoir, les WHV sont nombreux ici, même
très nombreux… Quelques chiffres :
-
25 000 anglais
-
22 000 sud-coréens
-
16 000 irlandais
-
15 000 allemands
-
13 000 taïwanais
-
12 000 français
-
etc
pour arriver à un total de 131 000 working holiday visa
présents en Australie au 31/12/2011 ! Sachant que Australie compte 11
millions de travailleurs…
Et ces chiffres n’incluent pas ceux qui veulent prolonger
leur séjour et qui choisissent de s’inscrire à la fac dans le but d’obtenir un
visa étudiant… Sans forcément fréquenter la fac en question d’ailleurs…
Ensuite, il faut savoir que les employeurs australiens
n’aiment pas les détenteurs de WHV. Pourquoi ? Parce que la plupart des
gens qui arrivent avec ce visa souhaitent voyager à travers Australie en
rechargeant le portefeuille lors de temporaires embauches avant de repartir
plus loin. Rien à redire là-dessus, le visa semble avoir été créé dans ce but…
Mais le problème c’est qu’aucun employeur ne veut changer d’employé tous les
mois et souhaite donc une personne qui s’investisse pour 6 mois minimum, même
pour les jobs non qualifiés. La majorité des WHV ne souhaite pas rester 6 mois
au même endroit mais a besoin du boulot et va donc mentir à l’employeur dans le
but de se faire recruter, puis partira avant la date prévue. Et comme tout le
monde fait ça, l’employeur ne veut plus de WHV… Et il parait que de ce point de
vue-là, les français seraient les plus mal vus…
Et du coup quand arrive quelqu’un (comme moi) qui souhaite
vraiment rester toute la durée de son visa au même endroit, difficile d’être
cru…
Le fait d’être plus âgé de la plupart des WHV semble aussi
être un frein (pour obtenir le visa il faut avoir entre 18 et 30 ans). D’abord
le salaire minimum est plus faible pour les plus jeunes, ensuite les années
d’expérience à travailler derrière un bureau n’incitent pas les employeurs de
la restauration et autres à avoir confiance en les capacités adaptation à un
travail plus physique…
Enfin, malgré le visa autorisant le travail, la plupart des
WHV se retrouvent finalement la plupart à travailler au noir, et payés en
dessous des minimums autorisés. Du coup, même les espagnols sont présents (ils
sont les rares européens à n’avoir pas droit au WHV).
Bref, contrairement aux idées reçues, ce n'est donc pas forcément facile de trouver un travail avec un WHV!
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